Ombres de mes livres … où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des premiers possesseurs de mes livres anciens. |







Deux sacs du Palatinat :
« Madame tenait en tout beaucoup plus de l’homme que de la femme. Elle était forte, courageuse, allemande au dernier point, franche, droite, bonne et bienfaisante, noble et grande dans toutes ses manières, et petite au dernier point sur tout ce qui regardait ce qui lui était dû. Elle était sauvage, toujours enfermée à écrire hors les courts temps de cour chez elle ; du reste seule avec ses dames ; dure, rude, se prenant aisément d’aversion et redoutable par les sorties qu’elle faisait quelquefois et sur quiconque ; nulle complaisance ; nul tour de l’esprit quoiqu’elle ne manquât pas d’esprit ; nulle flexibilité ; jalouse, comme on l’a dit, jusqu’à la dernière petitesse, de tout ce qui lui était dû ; la figure et le rustre d’un Suisse, capable avec cela d’une amitié tendre et inviolable ». 

Les lettres de la Palatine :