Ombres de mes livres

 

… où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des 
premiers possesseurs de mes livres anciens.
 
 
 
Mgr Henri-Louis-René des Nos
(1717-1793)
Le livre :

R. Père Jacques Noüet  :

Retraite pour se préparer à la mort

à Paris, chez François H. Muguet, 1698
Le fer du possesseur :
 

Ecu timbré d’un chapeau épiscopal, d’une croix à double traverse et d’une couronne ducale :

" d'argent au lion de sable armé lampassé et couronné de gueules "



 


Vitrail aux armes de Mgr des Nos
cathédrale de Rennes
 Mgr Henri-Louis-René des Nos
(Ernée 7 janvier 1717, Coblence 2 septembre 1793)

évêque de Rennes (1761)

évêque de Verdun (1770)

comte palatin, prince d'empire

chanoine du Mans
abbé commendataire de Redon et de Saint-Evroult
vicaire général de Saint-Brieuc
Un évêque résolument hostile à la Révolution
Evêque de Rennes, aux prises avec les parlementaires :

Henri-Louis-René des Nos est né en 1717 à Ernée (diocèse du Mans). D'abord chanoine du Mans, puis abbé commendataire de Redon et de Saint-Evroult, et vicaire général de Saint-Brieuc, il est nommé évêque de Rennes en 1761.

Plusieurs fois président lors des sessions des Etats de Bretagne, il prend nettement parti pour la Cour contre les parlementaires frondeurs, ce qui lui vaut de solides inimitiés.

La situation devient tellement intenable qu'il sollicite son transfert et obtient de Louis XV l'évêché de Verdun.
Evêque de Verdun, à l'épreuve de la Révolution :

Mgr des Nos devient évêque de Verdun en 1770. Il exerce son ministère pendant 20 ans en étant apprécié de son clergé et de ses fidèles.

La Révolution survient et il refuse en 1791 de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Il doit, pour protéger sa vie, quitter son palais épiscopal et la France. Son métropolitain, l'archevêque de Trêves, Electeur de l'empire, l'accueille à Coblence.

Bien qu'un évêque constitutionnel ait été nommé (Jean-Baptiste Aubry), Mgr des Nos continue à entretenir des relations avec son clergé.

Il profite de l'occupation de Verdun par les armées coalisées contre la France pour retrouver son siège en 1792. Mais l'avance des armées révolutionnaires, après Valmy, l'oblige à fuir pour Trêves puis Coblence où il meurt en 1793.
Un portrait flatteur dans les organes catholiques ...

L'Ami de la Religion en 1834 note : "  Il employoit presque tout le revenu de son abbaye en œuvres de charité; il faisoit de grandes aumônes. Il fit bâtir pour les Sœurs de la Charité une maison qui coûta 130.000 fr.; il augmenta les bâtimens de l'hôpital Saint-Hyppolite. "

Le Mémorial de la Mayenne en 1845 ajoute : " Les pauvres des campagnes de son diocèse n'étaient pas étrangers à ses bienfaits. Il en répandait par les mains de leurs curés. Pendant le rigoureux hiver de 1782 à 1783, le charitable prélat épuisa ses ressources pour soulager les indigents, et vendit même toute son argenterie pour subvenir à leurs besoins. "
... Et un portrait à charge chez les anti-cléricaux

Dans l'Observateur anglois en 1778 : " M. Desnos, aujourd'hui Evêque de Verdun, ci-devant Evêque de Rennes s'est vanté, dit-on, d'avoir dépucelé 180 filles durant les Etats de Nantes, et d'avoir cocufié presque tous les membres du Parlement de Rennes ; la seule manière, disoit-il, dont un homme de sa robe pouvoit se venger des magistrats. M. Desnos étoit fort lié avec le Duc d'Aiguillon, tout jésuite, et conséquemment très mal avec le Parlement ! En 1769, lorsque ce seigneur fut retiré du commandement de Bretagne, on en ôta l’évêque qui eu l’évêché de Verdun beaucoup plus lucratif, quoique moins honorable. "

Dans la Vie privée des ecclésiastiques en 1791 : " Monseigneur a manifesté son goût insatiable pour les jeunes filles de  son diocèse, qu'il s'efforce d'attirer à lui, afin de les mettre dans le droit chemin du salut. Ce prélat âgé de soixante-quinze
ans entretient encore, depuis quelques années, une jeune et charmante fille, sœur d'un orfèvre de Reims, nommée mademoiselle Sainctelette. "
Une famille de marins :

La famille des Nos (ou Desnos) est une famille noble d'ancienne chevalerie d'origine bretonne (remontant à 1165) établie dans le Maine depuis le XVIe siècle. Elle s'illustra par plusieurs officiers de marine.

Gilles-Charles des Nos fut lieutenant général et commandant en chef dans toutes les m
ers de l'Amérique méridionale en 1720.


Son frère Charles, chef d'escadre, commandant le Soleil Royal sous Tourville, fut gouverneur général des Isles et Terre Ferme de l'Amérique.

Le fils de Charles, le comte Charles-Pierre des Nos, est le père de Mgr des Nos. Chef d'escadre, il fit une remarquable campagne contre les anglais en 1744.
Un ex-libris manuscrit double:



Le livre porte sur sa première page un ex-libris manuscrit portant les signatures de Françoise Philippine de Lesquen (née à Pontchâteau en 1770, fille de René de Lesquen, seigneur de Casso), et de son mari Nicolas François des Landes, seigneur de la Ruaudière (1742-1821).

La signature de "Mlle" de Lesquen indique qu'elle a acquis le livre avant son mariage le 1er juin 1790.
Sources :
 
> H. Godbert, Mémorial de la Mayenne, 1845
 
> Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_des_Nos


> infobretagne.com : http://www.infobretagne.com/rennes-eveques.htm

> L’ami de la religion, 1834

> Jacques-Antoine Dulaure, Vie privée des ecclésiastiques, 1791 (43)

> Mathieu-François Pidansat de Mairobert, L'Observateur anglois, 1778

> Plaque en bronze représentant Mgr des Nos
 
> Eugène Olivier, Georges Hermal, Robert de Roton : Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises, planche  1829

 
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Plaque en bronze corrodée
représentant Mgr des Nos



 



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