Ombres de mes livres

 

… où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des 
premiers possesseurs de mes livres anciens.
 
 
 
Jean-Joseph de Bourguignon de Bussière, marquis de La Mure 
(1721-1789)
 
Le livre :

Milton : Le paradis perdu

à Paris, chez Bordelet, 1753
Le fer du possesseur :


Ecu timbré d’une couronne de marquis, supporté par deux centaures :

« écartelé. au 1 & 4 : d'or, à un porc-épic de sable passant sur une terrasse de sinople et percé d'une flèche d'argent en barre,
au chef d’azur chargé de trois étoiles d'or (qui est de Bourguignon);
au 2 & 3 : d'or, au sautoir de gueules (qui est de Bussière) »

Devise : Contra hostem surrectus

 
Jean-Joseph de Bourguignon de Bussière marquis de La Mure
(Marseille 1721 - Paris 28 mars 1789)

Page à la Grande Ecurie du Roi
Sous-lieutenant au régiment des Gardes-Françaises
Capitaine de cavalerie

Exempt des gardes du roi de Pologne

Chevalier de l'ordre de Saint-Louis
Militaire mais surtout grand collectionneur.
Les premières années :

Né en 1721 à Marseille, Jean-Joseph de Bourguignon - Bussière est reçu page du Roi en sa Grande Ecurie en 1738.

Sous-lieutenant dans les Gardes Françaises, il devient en 1756 capitaine de cavalerie au régiment d'Orléans.

Il sert en qualité d'aide de camp du maréchal de Richelieu au siège de Port Mahon.

Promu chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1751, il se marie en 1758 à Charlotte-Philippine de Chastres de Cangé, fille du secrétaire du Régent.
Exempt des gardes du corps du roi de Pologne :

Stanislas Leszczynski remarque le marquis de la Mure à son retour de Port Mahon en 1756 et le nomme exempt de ses gardes du corps.

Stanislas Leszczynski, roi de Pologne de 1704 à 1709 sous le nom de Stanislas Ier et simultanément grand-duc de Lituanie est le beau-père de Louis XV.
Il devint duc de Lorraine et de Bar de 1737 à sa mort en 1766.
Un grand collectionneur :

Très vite le marquis de la Mure renonce à la carrière militaire et consacre plusieurs décennies à enrichir de remarquables collections.

En 1787 Luc Vincent Thiéry, dans son Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris, s'enthousiasme pour la "précieuse collection des plus grands maitres des trois écoles appartenant à M. le marquis de la Mure" : Dessins mais aussi meubles précieux, porcelaines, vases, etc., occupant quatre pièces d'un vaste appartement ouvert à la visite.

Le catalogue après décès, en 1791, fait ressortir l'ampleur des collections : " Catalogue des dessins précieux des trois écoles, porcelaines du Japon & de la Chine, des plus rares qualités, figures & bustes en marbre blanc, dont le chef-d’oeuvre du célèbre Pigalle, connu sous le titre de l’enfant à la cage, très belle-collection de vases en granit, porphyre, serpentin & divers marbres rares, des plus belles formes & de la plus parfaite exécution, meubles de marqueterie par Boulle, & de vieux laque, richement garnis & du meilleur goût, tables de différens genres, dont deux en marbre de rapport, les plus belles connues en ce genre, nécessaire en argent, & divers bijoux, comme boîtes d’or, étuis, bagues, montre à répétition de Julien Leroi, & autres objets curieux qui composaient le cabinet de feu M. de La Mure. "
La famille de Bourguignon-La Mure :

En 1771 François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois , dans son Dictionnaire de la Noblesse, indique :

" BOURGUIGNON-LAMURE :C’est une ancienne Noblesse dont il est parlé dans tous les Nobiliaires de Provence, suivant les preuves & mémoires de famille qu’ils nous ont été communiqués. La Roque dans son Traité de Noblesse dit que Pierre de Bourguignon assista au ban en 1300, & il est qualifié de Miles. Gaufridy, dans son Histoire de Provence cite les BOURGUIGNONS parmi les gens de qualité qui se distinguèrent à la défense de la Ville de Marseille contre le Connétable de Bourbon, qu'ils obligèrent d'en lever le siège en 1524. Ils ont donné les premiers Consuls à cette Ville dans ce temps qu’il falloit être gentilhomme pour être premier consul. "

Le supplément au Grand armorial de France indique que la famille a été maintenue noble en 1668 et 1774. Il précise que des preuves de noblesse ont été fournies pour St Cyr en 1734, lqa Grande Ecurie en 1738 et la Petite Ecurie en 1765.

Le fief de La Mure est situé dans la commune actuelle de La Mure - Argens, Alpes-de-Haute-Provence.
Sources :

Eugène Olivier, Georges Hermal, Robert de Roton : Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises, planche 2245

> Dictionnaire contenant l'origine et l'état actuel des premières Maisons de France

> Guide des amateurs et des étrangers voyageurs à Paris

> Notes prises aux archives de l'état-civil de Paris, brûlées

> Page Wikipédia de Stanislas Leszczynski

> Revue du monde littéraire

> Catalogue après décès du marquis de la Mure, 1791

> François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois , Dictionnaire de la Noblesse 1771



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