Ombres de mes livres

 

… où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des 
premiers possesseurs de mes livres anciens.
 
 
 
Jean-Victor de Rochechouart, duc de Mortemart  (1712-1771)
et Henry Phillpotts, évêque d'Exeter
Le livre :


Joseph-Guillaume Clemence :

Défense des livres de l'Ancien Testament,
contre l'écrit intitulé: La philosophie de l'histoire


à Paris, chez JPillot, 1768



 
Le fer du possesseur :
 
Ecu timbré d’une couronne de duc, posé sur un manteau de pair de France :

" Fascé ondé enté d’argent et de gueules "
Jean-Victor de Rochechouart
9ème duc de Mortemart
Pair de France
duc
(à brevet) de Rochechouart


(Paris 30 octobre 1712, Paris 31 juillet 1771)


Marquis de Blainville et d'Everly
Prince de Tonnay-Charente

Brigadier des armées du Roi
Un duc et pair propriétaire de forges
Titres de noblesse :

Le premier titre de Jean-Victor de Rochechouart est celui de chevalier de Rochechouart (ayant été reçu Chevalier de Malte dès son berceau).

Il devient ensuite marquis de Blainville, puis comte de Mortemart, puis prince de Tonnay-Charente.

En 1753 il est titré par Louis XV duc de Rochechouart (duché à brevet non héréditaire). Il devient en même temps pair de France par donation de son père puis, au décès de celui-ci en 1757, il accède au titre de duc de Mortemart.

Il est aussi marquis d'Everly, baron de Bray-sur-Seine et seigneur de l'île d'Yeu. 
Carrière militaire :

En 1730 Jean-Victor de Rochechouart est capitaine de cavalerie dans le régiment de Saint-Simon.

Il devient en 1734 colonel du régiment de Dauphiné puis du régiment de Navarre en 1740.

En 1743 il obtient le grade de brigadier des armées du Roi.
Trois épouses et beaucoup de Victurniens :

Jean-Victor de Rochechouart a trois épouses successives :

 
  • Eléonore de Crux en 1733, dont il a quatre garçons morts jeunes
  • Marie Thérèse de Rouvroy en 1749 (sans enfants)
  • Charlotte de Manneville [portrait à droite] en 1751.

  • Les enfants de sa dernière épouse reçoivent tous le même premier prénom :
     
  • Victurnien Jean Baptiste Marie
  • Victurnien Bonaventure Victor
  • Victurnien Léonor Elisabeth
  • Victurnien Henri Elzéar
  • Victurnienne Delphine Nathalie.
  • Propriétaire de forges à Lhommaizé :

    La forge de Lhommaizé (Poitou) a été créée vers 1595. Elle a été entièrement reconstruite en 1661 pour le duc de Mortemart, dans la vallée de la Dive où a été aménagé un étang de 20 ha. La force motrice provient de la chute d’eau de l’étang. Le minerai et le charbon de bois proviennent des nombreuses propriétés de la famille. La forge est affermée aux Robert de Beauchamps, maîtres de forges de père en fils.

    Près de la forge le duc de Mortemart construit un château de 1763 à 1769. La grille monumentale qui ferme la cour d’honneur est exécutée dans la forge en 1769. Elle comporte dans sa partie supérieure le chiffre du duc de Mortemart, surmonté de la couronne ducale. L'étage noble, le rez-de-chaussée, est réservé au duc de Mortemart. Le premier étage est pour ses enfants et le second pour le maitre de forge.
    La famille de Rochechouart :

    La famille de Rochechouart est une ancienne maison française, originaire de Charente et Limousin, dont sont issues les branches de Mortemart, de Chandenier, de Saint-Amant, de Faudoas, de Jars et autres. Aimery Ier, descendant des vicomtes de Limoges, est cité en 1018.

    Prouvant sa filiation depuis l'an 980, la maison de Rochechouart est considérée comme la famille de la noblesse française subsistante la plus ancienne de France après la maison royale.

    Aimery VII de Rochechouart hérita par mariage, en 1205, de la maison de Mortemart, et vers 1254, également par mariage, Jeanne de Mauléon apporta à cette famille la principauté de Tonnay-Charente.


    Le duché-pairie de Mortemart est érigé en 1650 à partir du marquisat de Mortemart, des terres, seigneuries et paroisses de Montrol, Nouic, Blond, Vaulry, Beuilaufa, Le Fraisse, Javerdat, de la baronnie de Saint-Victurnien et châtellenie d'Oradour-sur-Glane, des terres, baronnies et châtellenies de Lussac, Verrières et Dienné. En 1759, les terres d'Availles, Serres, Abzac, Le Boouchet, Migné et Dasdé sont unies au duché-pairie de Mortemart.
    Un ex-libris d'un évêque d'Exeter :

    Le livre porte un bel ex-libris d'Henry Phillpotts, évêque d'Exeter.

    Ses armoiries : Ecu timbré d’une mitre d'évêque, posé sur un manteau à revers d'hermine :
    " Parti : de gueules, à l'épée en pal à lame d'argent et poignée d'or en pointe, à de deux clefs d'or en sautoir (évêché d'Exeter) ; de gueules à la croix d'argent cantonnée de quatre épées en pal à lame d'argent et poignée d'or en pointe (Phillpotts) ".
    Dr Henry Phillpotts 
    " Henry of Exeter "
    ( Bridgwater, Somerset 6 mai 1778 - 
    Torquay, Devon 18 septembre 1869  )

    Chanoine de Durham

    Evêque d'Exeter de 1830 à 1869


     
    Un évêque anglican très virulent et très prolifique
    Début de carrière ecclésiastique à Durham :

    Henry Phillpotts est né en 1778 à Bridgwater , Somerset , en Angleterre. Issu d'une famille proche du chapitre de la cathédrale de Gloucester, il effectue ses études à l'école de la cathédrale puis à Oxford. Il est ordonné en 1804.

    Il occupe plusieurs postes dans le diocèse de Durham d'importance croissante et devient en 1809 chanoine de la cathédrale de Durham.
    Evêque d’Exeter :

    En 1830 Henry Phillpotts devient évêque d'Exeter.

    Cet évêché est à l'époque l'un des plus étendu de l'Angleterre : Il englobe le Devon et la Cornouailles jusqu'aux îles Scilly. Son siège est à la cathédrale Saint-Pierre d'Exeter, fondée comme abbaye avant 690. 

    Henry Phillpotts conserve son poste durant X39 ans jusqu'à à sa mort en fonction en 1869. Il était l'évêque le plus ancien d’Angleterre depuis le 14ème siècle.
    Quand l'évêque est brûlé en effigie devant la cathédrale :

    Comme évêque , Henry Phillpotts institue une discipline stricte et contribue beaucoup à rétablir l'ordre dans un diocèse dont le clergé était devenu extraordinairement démoralisé et sur lequel il exerce un pouvoir considérable.

    Mais sa rigueur le rend très impopulaire. Le sachant il demande en 1831 au 7ème de cavalerie Yeomanry de protéger son palais; pendant ce temps la foule brûle l'évêque en effigie dans la cour de la cathédrale.

    Phillpotts est un partisan énergique du parti conservateur.  Il publie de nombreux discours et des pamphlets virulents.

    La « Revue des deux mondes » de 1848 dit d’Henry Phillpotts que c’est  « le plus remuant, le plus militant, le plus vivace de tous les évêques. Toutes les fois qu'il y a en Angleterre une bataille théologique, on est sûr de voir apparaître au plus fort de la mêlée le docteur Phillpotts, mitre en tête et la crosse au poing. Si nous étions au Moyen-âge, et qu’Henri d’Exeter portât la tiare, on le verrait, comme Jules ll, entrer par la brèche dans les villes conquises. »
    A la tête d’une famille nombreuse :

    En octobre 1804, peu de temps après son ordination comme prêtre, Henry Phillpotts épouse Deborah Maria Surtees (1782-1863). Elle était une nièce de John Scott, 1er comte d'Eldon. Ainsi ce mariage a représenté une hausse de milieu social pour Phillpotts qui était issu d'un milieu modeste.

    Ils ont eu 18 enfants. L'un d'entre eux est William Phillpotts (1807-1888), archidiacre de Cornouailles et vicaire de St Gluvias. Des promotions auxquelles son père n'est bien sûr pas étranger.
    Le palais de Torquay :

    En 1841 , Henry Phillpotts construit pour lui-même le palais Bishopstowe à Torquay en bord de mer. Il y réside de préférence au palais épiscopal d'Exeter.

    Cet immense palais est entouré de jardins de 100 000 m 2 qui s'étendent jusqu'à la mer.?

    L'évêque est mort dans son palais qui a été ensuite reconverti en hôtel sous le nom de "Hôtel Palace".
    A Truro, capitale de la Cornouailles :

    La Cornouailles dépend de l'évêché d'Exeter de 1050 jusqu'en 1876. Elle relève donc de Phillpotts durant son épiscopat.

    Henry Phillpotts se préoccupe particulièrement de l'évangélisation de la Cornouailles. La "Bibliothèque Bishop Phillpotts" à Truro, Cornwall, fondée à Truro, capitale de la Cornouailles, par l'évêque en 1856 au profit du clergé de Cornouailles, continue d'être un important centre d'études théologiques et religieuses, avec ses plus de 10.000 volumes, principalement théologique, ouvert à l' accès par clergé et les étudiants de toutes les confessions. 

    L'évêque marque sa présence à Truro en plaçant son blason au sommet d'un vitrail armorié de l'église St Keyne (photo).
    Sources :

    Eugène Olivier, Georges Hermal, Robert de Roton : Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises, planche 722

    > Dictionnaire de la noblesse ... de France

    > Moreri, grand dictionnaire historique

    > Histoire de la maison de Rochechouart

    > Page Wikipédia Maison de Rochechouart

    > Château de la Forge à Lhommaizé   


    > Page Wikipédia Henry Phillpotts (en.)


    > Henry Phillpotts sur historyhome.co.uk 



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