Ombres de mes livres

 

… où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des 
premiers possesseurs de mes livres anciens.
 
 
 
Cardinal Paul-Thérèse-David d'Astros
(1772-1851)
et le baron Bernard de Lostau Bernadotte
Le livre :

M.P. Cruice : 
Etudes littéraires
sur l'apologue, la poésie lyrique, la poésie épique chez les français, les anglais, les allemands, les italiens et les espagnols et sur la poésie hébraïque et la poésie orientale.

à Paris, à la Librairie classique de Périsse frères, 1840

 


Le fer sur le premier plat :


Ecu timbré d'une couronne ducale,
d'une croix double d'archevêque
et d'un chapeau épiscopal :

« D'azur à trois étoiles d'or »
Le fer sur le deuxième plat :

Monogramme "M" surmonté d'une couronne étoilée

SEMINARIUM TOLOSANTIM.
SECUNDA DIVISIO


Blason du séminaire de Toulouse.

Ouvrage offert par l'archevêque de Toulouse
à un séminariste méritant, peut-être
E. Dulac, futur curé d'Auriac,
qui a mis son tampon en première page du livre.
Paul-Thérèse-David d'Astros
(Tourves, 15 octobre 1772 - Toulouse, 29 septembre 1851)


Conseiller d'Etat

Vicaire général de Paris 


Evêque de Saint-Flour puis de Bayonne
Archevêque de Toulouse

Cardinal-Prêtre
L'administrateur de l'archevêché de Paris face à Napoléon
Neveu et collaborateur de Portalis :

Paul d'Astros est neveu par sa mère de Jean-Étienne-Marie Portalis surtout connu pour avoir été l'un des rédacteurs du Code civil.

Ordonné prêtre en 1797, l'abbé d'Astros entre au cabinet de Portalis comme conseiller d’Etat. 
Il est chargé des négociations concernant le concordat de 1801. Il est nommé ensuite à la commission chargée de rédiger le catéchisme de l’Empire.
Vicaire de l’archevêque de Paris :
 

Portalis obtient pour son neveu l'une des places de vicaire général créées lors de la réorganisation de l'église de Paris après le concordat.

Le chanoine d'Astros seconde ainsi le cardinal de Belloy, un archevêque de Paris très âgé à l'époque puisqu'il meurt en 1808 à l'âge de 99 ans.

Le chanoine d'Astros administre l'archevêché après la mort du cardinal.
Emprisonné par Napoléon :
 

La succession de l'archevêché s'effectue dans une période de fortes tensions entre l'Empereur Napoléon 1er et le Pape Pie VII.

Le Pape, chassé de ses états, refuse l'investiture canonique aux évêques nommés par Napoléon aux évêchés vacants comme le concordat lui en donne le droit. Ils sont administrés par des "vicaires capitulaires" désignés par le chapitre ; le chanoine d'Astros est élu à ce poste par le chapitre de Paris. 

Napoléon nomme à l'archevêché sans l'accord du Pape le cardinal Fesch puis, celui-ci ayant été récusé, le cardinal Maury tout aussi rejeté par le Pape, alors prisonnier à Savone. Un bref apostolique de 1810 ordonne au cardinal de renoncer à l'administration de l'archidiocèse de Paris. Le vicaire capitulaire d'Astros appuie la position du Pape et subit un 1er emprisonnement à Vincennes.

Accusé en janvier 1811 d'avoir promulgué la bulle de Pie VII excommuniant Napoléon, le chanoine d'Astros est emprisonné de nouveau. Napoléon menace de le fusiller. D'Astros reste emprisonné et tenu au secret à Saumur jusqu'à la chute de l'Empire en 1814.
Evêque de St Flour puis de Bayonne :
 

A la Restauration le chanoine d'Astros est libéré et reprend son poste à Paris. Le retour de Napoléon l’oblige à s’enfuir, d’abord à Gand, puis à Chesea. Revenu en France il devient aumônier de la duchesse de Condé en 1815.

Le pape le nomme évêque de Saint-Flour et du Puy en 1819. Dès 1820 Mgr d'Astros est transféré à l'évêché de Bayonne où il reste dix ans.

L'évêque de Bayonne se révèle un administrateur zélé qui visite fréquemment son diocèse. Il rebâtit le grand séminaire et développe deux petits séminaires.
Archevêque de Toulouse :
 

En 1830 le pape nomme Mgr d'Astros archevêque de Toulouse et Narbonne.

L'archevêque publie de nombreux mandements pour exposer une doctrine assez conservatrice.

Mgr d'Astros s'attache à pourvoir en prêtres toutes les paroisses de son diocèse. Fidèle au gallicanisme modéré de Bossuet, le prélat se distingue cependant par un vif attachement au Pape et promeut les dévotions à l'Immaculée Conception et au Sacré-Cœur.

Soucieux de la formation de son clergé, il fait venir à Toulouse des professeurs sulpiciens et rétablit en 1834 les conférences ecclésiastiques.

En 1834, lors d'une forte sécheresse, ses vicaires généraux prescrivent des prières publiques pour faire venir la pluie !
Adversaire de Lamennais :
 

Mgr d'Astros se montre résolument hostile aux idées de Félicité de Lamennais. Dans son mandement de Carême de 1832, l'archevêque de Toulouse dénonce les « doctrines corrompues » du mennaisisme. Il entreprend alors de les faire dénoncer collectivement à Rome par l'épiscopat français : le 15 juillet 1832, il fait adresser à Rome, sous la signature de treize évêques du Midi, une liste de cinquante-six propositions mennaisiennes censurées. C'est à Mgr d'Astros que le pape Grégoire XVI adresse le 8 mai 1833 un bref félicitant l'épiscopat français pour sa lutte contre les idées nouvelles ; l'archevêque fait publier le bref dans la presse en juillet, ce qui aurait précipité l'évolution de Lamennais vers une rupture avec l'Église.

C'est également l'opposition au mennaisisme qui détermine Mgr d'Astros à publier en 1843 contre Dom Guéranger la brochure "L'Église de France injustement flétrie", dans laquelle il prend la défense du missel et du bréviaire parisiens contre les attaques des partisans du rite romain.
Cardinal :
 

Mgr d'Astros est créé cardinal en consistoire le 30 Septembre 1850 par le Pape Pie IX.

Malheureusement il meurt avant de recevoir le chapeau rouge le 29 septembre 1851 à l'âge de 79 ans. Son corps est exposé dans le cathédrale de Toulouse où ses funérailles ont lieu et où il est enterré le 7 Octobre.
La famille d’Astros :
 

La famille d'Astros est originaire de Tourves, dans l'actuel Var.

Elle remonte à Jean d'Astros (1590-1637), bourgeois, greffier de l'ordinaire de Tourves.

Son fils Balthazard 1er est notaire royal de Tourves auquel succède son fils Jean et son petit-fils Balthazard II.

Le fils de Balthazard II, Jean Francois Louis (1731-1789) est le père du cardinal d'Astros. Il débute aussi comme notaire puis devient avocat à la cour.

Jean Francois Louis d'Astros est aussi le père de Léon d'Astros (1780-1863), écrivain provencal qui préside le premier congrès des "Troubaires" provençaux qui prépare la fondation du Félibrige.
.
Le livre porte aussi un ex-libris au nom du
Baron Bernard de Lostau Bernadotte

avec le blason suivant, surmonté d'une couronne :
" de gueules au chevron d'or accompagné en chef de deux étoiles d'or et en pointe d'une tortue d'argent "

et la devise suivante :
" L'amour des ARTS : reflets de l'AME "
Les de Lostau, famille de Bordeaux :
 

Il a été difficile de trouver des informations sur le " baron Bernard de Lostau Bernadotte ".

Je suppose qu'il s'agit de la personne du même nom née à Bourges dans les années trente et morte à Nice en début du 3ème millénaire. Bernard de Lostau Bernadotte a été, parallèlement à sa carrière de cadre bancaire, un peintre figuratif qui a exposé à Paris, Strasbourg, Beaulieu sur Mer, Vence, Nice et Monaco.

Le blason figurant dans son ex-libris me fait supposer que Bernard est le fils de Charles-Jean-Henri-Oscar-Pierrre de Lostau-Bernadotte (1907 - Bordeaux,  1978 - Gien).

Charles de Lostau-Bernadotte descend d'une famille implantée dans la région bordelaise dont le premier représentant connu est Jean-Baptiste Toussaint de Lostau (1753-1831) propriétaire à Lesparre-Médoc.

 




Extraits du Grand armorial de France de d'Hozier (Bordeaux)
Les barons Bernadotte :

Charles-Jean-Henri-Oscar-Pierrre  de Lostau-Bernadotte descend du baron Jean-Évangéliste Bernadotte (1754-1813), frère du maréchal Bernadotte devenu roi de Suède.

Félix, 2ème baron Bernadotte, fils de Jean-Évangéliste, a pour petite-fille Madeleine-Jeanne Bernadotte qui épouse en 1902 à Bordeaux Toussaint-Théodore-Melchior-Pierre de Lostau.

Charles-Jean-Henri-Oscar-Pierrre de Lostau-Bernadotte est le fruit de cette union. Il semble, d'après un article de presse, que Charles utilisait le titre de baron de ses ancêtres.
.
Sources :

R.P. Caussette : Vie du cardinal d’Astros, archevêque de Toulouse 

> Page Wikipédia cardinal d’Astros 
 
> Evêque et ouvriers au temps de Louis-Philippe – Persée 
 
> Bibliothèque de Toulouse 
 
> Traces écrites 
 
> Missel d’Astros 
 
> Book Wiki 
 
> L’abbé d’Astros et Napoléon 

> Exposition Bernard de Lostau Bernadotte?

> Page Wikipédia Maison Bernadotte


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