Avoyer de la République de Berne :A la suite de sa carrière militaire Albrecht-Friedrich von Erlach entreprend surtout une importante carrière civile où, là aussi il suit les traces de son père.
Il est Bailli de Morges en 1735, Conseiller d'Etat de Berne en 1735, Trésorier du Pays de Vaux de 1758.
Et c'est en 1759 qu'il atteint le sommet de la hiérarchie bernoise en devenant Avoyer.
L'Avoyer de Berne est à la tête de la Ville et de l'Etat de Berne sous l'Ancien Régime. A Berne, il représente en droit l'Empereur, mais en fait la bourgeoisie dès la seconde moitié du XIIIe s. Il préside le Conseil et aussi, plus tard, le tribunal de la ville. Il est élu par les bourgeois après la transmission des droits de souveraineté du seigneur à la ville en 1293 par privilège impérial. Deux avoyers, l'un en charge et l'autre en réserve, se relayaient chaque année ou tous les deux ans, souvent jusqu'à leur décès.L'avoyer devient parfois un chef de guerre. En 1781, par exemple, une formidable insurrection de 20.000 paysans menace la ville de Fribourg. Le sort des aristocraties suisses dépend d'une prompte décision. Albert-Frédéric d'Erlach, qui avait convoqué le grand conseil, se lève et dit:
« Hauts et puissants seigneurs, dans les affaires ordinaires nous pouvons délibérer à loisir; mais il s'agit aujourd'hui d'aller sans délai au secours de nos frères. Nous n'avons qu'un moment pour les sauver. Que ceux qui sont d'avis de conférer des pleins pouvoirs au conseil de guerre se lèvent. »
Tous se lèvent. On bat la générale. En vingt minutes la garnison de Berne, qui compte trois cents hommes et forme tout le corps des troupes réglées de la République, se met en marche et, six heures après, l'étendard de Berne, flottant sur une des hauteurs qui dominent Fribourg, disperse les insurgés.